Tribulations Sauvages aux Quatre Coins du Monde
De Dunedin à Kaikoura en passant par Christchurch, 650 kilomètres de côte, une vue imprenable sur l’océan Pacifique et les Alpes du Sud en toile de fond. Bienvenue sur la East Coast, reconnue pour ses qualités de terre agricole mais pas uniquement. Pour le voyageur attentif, cette côte d’apparence peu attrayante comparée aux fiords majestueux regorge de trésors cachés.
Bien que cette bourgade ne compte que 120 000 âmes, il s’agit de la seconde ville la plus peuplée de l’île du Sud. Mais elle abrite aussi d’autres habitants. Chaque année, à la pointe de la péninsule d’Otago, 200 grands voiliers viennent prendre leurs quartiers. Carénage fuselé, voiles blanches immaculées, ils fendent l’air de leur 3 mètres d’envergure et survolent sans bruit la terre des albatros.
Taiaroa Head est l’unique zone de reproduction non-insulaire de l’albatros royal (Diomedea epomophora). Voyageur au long cours, comment ne pas s’émerveiller devant ce globe-trotter capable de parcourir près 1250 kilomètres sans un battement d’aile ?
Plus au sud, les falaises dorées de Tunnel Beach impressionnent par leur relief continuellement mis à l’épreuve des vagues et du vent.
Les arches et surplombs de grès qui en résultent semblent polis au papier de verre.
Cependant les éléments ne sont pas les seuls à sculpter ce décor ; la présence humaine s’accompagne toujours de quelques extravagances, comme en témoigne ici le tunnel creusé par un père dévoué voulant offrir à sa fille un accès direct à la plage.
En remontant vers le nord, on trouve la ville de Christchurch. Cette cité en pleine reconstruction n’offre que peu d’opportunités de rencontres sauvages si ce n’est l’appréciation de la violence du tremblement de terre qui a secoué les environs en 2011. En revanche, à seulement quelques kilomètres se trouve la péninsule de Banks.
Collines broussailleuses aux faux airs de highlands écossais enveloppées par le chant des méliphages, symphonie contemporaine à mi-chemin entre musique électro-acoustique et flûte traversière.
Quelques 180 kilomètres plus haut, une autre péninsule, celle de Kaikoura. Ici, inutile de chercher longtemps pour apprécier le spectacle du monde sauvage.
Des otaries par centaines se massent sur le plateau calcaire, habitat également prisé par de nombreux oiseaux marins dont le cormoran varié (Phalacrocorax varius).
Et pour l’observateur attentif, il n’est pas rare d’apercevoir au loin des gerbes d’écume blanche, témoin de la présence de dauphins ou de baleines passant au large.
A moins de 15 kilomètres du rivage se trouve le Mont Fyffe qui domine Kaikoura du haut de ses 1602 mètres d’altitude.
Au début du printemps, son sommet enneigé offre un contraste saisissant avec l’ambiance presque estivale de la côte… Et donne à la East Coast son caractère si particulier, comme indécise, ne sachant que choisir entre montagne et océan.