Tribulations Sauvages aux Quatre Coins du Monde
Après une semaine à régler les diverses questions administratives et les clés de notre van (presque) flambant neuf en main, nous décidons de débuter notre périple sur l’île du Nord par la découverte de la Péninsule du Coromandel. Cette avancée de terre dans l’Océan Pacifique est l’une des plus grandes péninsules de Nouvelle-Zélande, avec 85 km de long pour 40 km de large. En venant d’Auckland, on y accède en traversant la plus grande ville de la péninsule : Thames, charmante bourgade comptant environ 8 500 âmes. Le trajet est vite choisi : seule la route 25 relie entre elles les petites villes de la côte et fait le tour de la péninsule. Les kilomètres s’enchaînent d’abord rapidement, jusqu’à la ville de Coromandel. Nous découvrons une côte verdoyante et vallonnée, surplombant l’océan Pacifique dont la couleur appellerait bien plus à la baignade que sa température.
Puis le bitume fait place aux bien connues « Gravel Roads » de Nouvelle-Zélande ; notre progression s’en voit nettement ralentie mais la splendeur de la Péninsule se révèle d’autant plus. Les plages isolées se succèdent, cerclées de Pohutukawas (Metrosideros excelsa), arbres imposants et tortueux, recouverts de plantes épiphytes.
Divers sentiers cheminent à la pointe de la péninsule, offrant aux randonneurs l’opportunité de longer la côte au sein du « Coromandel Forest Park ». On peut alors apercevoir quelques fous australs survoler l’océan, tout en profitant de la fraicheur bienvenue d’une forêt primaire dominée par des fougères arborescentes. Environ trois heures trente de marche seront nécessaires pour relier Fletcher Bay à Stony Bay, autant d’heures passées à s’émerveiller et à tenter de capturer ces instants inoubliables.
Lorsque l’on reprend les Gravel Roads sur la côte est, le paysage change sensiblement. Les forêts primaires laissent place à de vastes exploitations de conifères et de longues plages de sable clair substituent les petites criques de galets de la côte ouest. A marée basse, de nombreux limicoles tels que les huitriers variables ou les pluviers roux fouillent le sable et la vase de ces plages à la recherche de « tuatuas » ou de « cockles ». Ces petits coquillages comestibles sont également très prisés des locaux.
C’est aussi sur la côte ouest que l’on trouve deux des sites les plus touristiques de la péninsule ; en bons expatriés que nous sommes, impossible donc de passer à côté de « Cathedral Cove », plage paradisiaque aux reliefs étonnants, et de « Hot Water Beach », où l’on peut assister à une scène plutôt amusante impliquant une centaine de personnes creusant frénétiquement le sable à la recherche… d’eau chaude ! D’origine géothermique, elle peut atteindre plus de 60°C.
Outre ces lieux très fréquentés, la péninsule du Coromandel regorge d’endroits plus reculés, où l’on peut admirer les dernières forêts de kauris (Agathis australis). Ces arbres géants pouvant atteindre une circonférence de 10 mètres de diamètre ont été massivement abattus au nom de l’effort de guerre durant la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, ils succombent à une maladie causée par un champignon (Phytophthora taxon Agathis (PTA)) dont les spores sont transmises par les promeneurs et autres mammifères. Devant l’absence de traitement, des mesures de protections ont été mises en place notamment par le district d’Auckland. Ainsi, il est de rigueur de nettoyer ses chaussures à l’aide de brosses et de fongicides mis à disposition au départ et à l’arrivée de sentiers de randonnées.
Pas moins de 15 jours et presque 1 000 km parcourus dans la péninsule du Coromandel nous auront permis d’étrenner convenablement notre maison roulante, avant de retourner quelques jours à proximité de Clevedon pour une petite mission de gardiennage chez des kiwis adorables. Plus qu’une envie… Reprendre la route !
Voilà qui permet de vous suivre « pas à pas », le feuilleton est bien parti, bonne chance pour la suite…
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